Histoire de la famille ROUAULT depuis 1834




Louis ROUAULT




En 1834, naissait à Châteaubourg d'une famille de paysans Pierre ROUAULT. Sans doute la famille était elle nombreuse puisque Pierre dut partir assez jeune de la maison pour aller travailler.

Il fut embauché chez un entrepreneur qui construisait des lignes de chemin de fer. Sans doute assez bon ouvrier, il devint assez vite contremaître.

Ayant fait la connaissance de la cuisinière de l'entreprise à l'âge de 24 ans, il l'épouse. Elle s'appelait Joséphine POUTIERE, sœur du grand-père d'André Benoît d'Evron.

De cette union devait naître quatre enfants Pierre (mon père), Emile mort en Indochine en 1882, Joséphine morte à 20 ans et Céphise religieuse cloîtrée, morte à 22 ans.

Cette famille voyageait au gré de l'entreprise. Mon père était né à Savenay (Loire Atlantique). Peu de temps après, il était parti en Alsace, à Sarbruck, où il avait été un peu à l'école et au catéchisme. Dans ce pays, il y avait l'Eglise, le temple et la synagogue.

       Illustration journaux Guerre 70  
Illustration journaux Guerre 70 C'est à cette époque que se déclenche la tragédie de 1870.

Un jour, sur le coup de midi, des cavaliers français passèrent dans le pays au galop.

De leurs chevaux, en criant : "Sauvez vous voilà les hurlants". Sur ce, tout le monde affolé, le grand père sauta chez l'entrepreneur, pris deux chevaux et un grand chariot, jetant dedans linge et literie et tout le monde en route, laissant sur la table la soupe prête à manger.

Ils emmenaient avec eux une autre famille d'ouvriers sans économie dont il fallut bien se charger.

Il y avait à peine quelques heures qu'ils étaient partis qu'un formidable orage se déclenche et les enfants assis sur les couettes baignaient le derrière dans l'eau.
   
Ce voyage dura ainsi jusqu'à Orléans, les réfugiés étant dirigés par l'armée et impossible de prendre le train avant. C'est là que nos grands-parents prirent le train pour Evron en laissant le chariot à la famille qui les accompagnait. C'est là que le grand-père, confiant au chef de gare que cette famille n'avait pas le sou, celui-ci pris son képi, y mis cinq francs qui représentait milles francs d'aujourd'hui, fit le tour de la gare où il y avait pas mal de monde et rapporta à la femme une petite fortune, ce qui fait voir que des gens de cœur, il y en a dans tous les siècles.

Arrivés à Evron, il fallait bien trouver quelque chose. Ayant fait de petites économies et sans doute consulté le notaire, une petite ferme de 10 hectares était à vendre à la Loirie.

La maison était celle ou est la famille Roche. Ce qui est la Rouaudière n'existait pas : cette place était inculte avec de vieilles carrières. Le prix était de 19 000.

Le grand-père aidé de son fils construisit le corps de bâtiment où est la maison en 1881 mais déjà il était malade, probablement la tuberculose.

Il disait "quand la cage sera faite, l'oiseau s'en ira" et en effet, il rendit son âme à Dieu en 1888.

Quelques années avant, sa fille Séphise partait religieuse contre le gré de son père mais il avait été la voir avant de mourir.

Joséphine,Louis,Georgette et leurs enfants 1956 
Le fils Pierre pris la succession avec sa mère puis se maria en 1895 à 36 ans avec Marie-Louise DUVAL 30 ans, née à la luçonnière et partie à la Motinière à Izé.

De ce mariage sont nés Joséphine 1896, Louis 1897, Emile 1910 (vivants) et Marie-Louise, Pierre, Germaine et Georgette morts tous les 4 de 1 à 2 ans.

C'était la deuxième génération qui n'allait pas être longue puisque en 1912 mon père mourrait emporté par une pneumonie à l'âge de 54 ans comme son père.

A ce moment là, j'avais 14 ans. Un vieux domestique qui était à la maison depuis 27 ans ne voulait avoir aucune responsabilité s'en alla.

Je restais avec un camarade à peu près de mon âge (tué à la guerre de 14) et pas très initié aux travaux, puisque sortant de l'école. Jusque là c'était la charrue.

Les chevaux de la Rouaudière
 
Il a fallut s'habituer et habituer les chevaux au brabant, c'était pas toujours drôle et quelques fois dur à relever dans les pierres.


Les foins se faisaient à la faux et à la fourche.

Le blé et l'orge se semaient à la main.

 Yves Lemasson à la cossonière


Il a bien fallut acheter quelques outils nouveaux à ce moment là ! (Ils n'ont plus cour aujourd'hui).



Louis Rouault, Artilleur 1917
 

Tout allait s'arranger mais nouvelle catastrophe : la guerre de 1914.

Le 6 Janvier 1916, il fallait laisser mère et sœur se débrouiller pour aller remplacer ceux qui, chaque jour tombaient par centaines.

Les femmes qui restaient, n'étaient pas heureuses : les ouvriers étaient rares et pas toujours faciles.

Enfin, la guerre pris fin et en Juillet 1919, je rentrais patiemment attendu car il y avait la ferme. Autrement, j'aurai fait un cheminot.


Louis,Georgette
et
Marie-Thérèse 1929

Et puis, comme le commun des mortels, j'ai regardé par dessus la haie et c'est là que j'ai rencontré une charmante nommée Georgette JANVIER avec qui j'ai formé la troisième génération.
Joséphine, Louis, georgette et Jeannette 1954

Le travail était un peu moins pénible puisque nous avions quelques nouveaux outils qui sont aujourd'hui bien dépassé.

Enfin, c'était le départ de la modernisation avec transformation des bâtiments et abatage de haies, environ une dizaine, à la pelle et à la pioche.


De la 3eme génération sont nés Michelle morte à 4 ans, Marie-Thèrése, Odile morte le lendemain, Pierre, Michel, Jeanne-Marie.

De gauche à droite :
Marie-thérèse
Pierre et sa femme Simone
Michel et sa femme Marie-Josèphe
Georgette
Jeannette
Louis
Joséphine


1959 au vieux logis









C'est à eux que reviendra de continuer l'histoire de la famille pour les générations qui suivront. C'est au bout d'une dizaine de génération que cela sera interessant.

Louis ROUAULT