
La
"Grande Pologne" s'installe dans ses frontières, tandis que
l'empire ottoman devient de plus en plus puissant, au détriment
des états slaves.
Cela favorise l'essor de la russie, qui connait une formidable expansion sous le règne d'Ivan le terrible.
La réforme progresse et quelques églises orthodoxes deviennent uniates.
Apogée
de la Pologne
Le grand-duché de Pologne,
auquel appartient la Lituanie, conquiert les territoires
jusqu'à la mer
noire, incluant des slaves et les Ruthènes, tout deux
orthodoxes (Biélorussie et
Ukraine actuelle, en dehors du Khanat de Crimée). La langue
des Ruthènes demeure langue officielle du
grand duché jusqu'en 1696.
La noblesse s'enrichit
de la vente de blé et de bois, tout en réduisant
en servage sa paysannerie.
L'université
de Cracovie devient l'une des plus brillantes d'Europe (Nicolas
Copernic). L'écrivain Jan Kochanowski (5130-1584) est le
premier
grand poète Polonais.
Entre 1518 et 1540, le calvinisme
progresse dans la population allemande et entraine une
réaction
de l'église catholique qui va se rapprocher de
l'église
orthodoxe. En 1596, l'église
orthodoxe de Brest-Litovsk proclame l'union avec
l'église
catholique,
donnant la première
église "uniate",
à laquelle une partie de la
population refuse de se rallier. De son coté,
l'église de
Kiev affirme son orthodoxie en se rapprochant de Byzance.
En 1596, Varsovie devient capitale de l'union
Pologne-Lituanie de nouveau confirmée.
Les
ottomans puis les russes s'affirment aux frontières. En
1561, la
pologne parvient à un accord de partage avec la russie sur
les
terres prises à l'ordre teutonnique en
décomposition,
puis doit chasser les russes qui ravagent le pays.
La
noblesse de l'ouest de l'Ukraine
est trés polonisée. A l'est, les populations se
mettent
sous la protection des Russes pour ne pas subir les invasions des
tatars de Crimée. Ils organisent des zones
fortifiées en
Ukraine, appelées "marche" en français,
"ukraina" en
russe. Pour les russes, l'Ukraine est la "petite-russie". Varsovie
devient capitale en lieu et place de
Cracovie.
Dans le "no man's land" du centre
de l'Ukraine, se développe une population semi-nomade, les cosaques
(=homme libre) facilement mercenaires, force militaire d'appoint des
polonais ou des russes. En 1637, alliés aux Tatars, les
cosaques
"Zaporogues" se retournent contre les polonais, puis
se
rapprochent de Moscou, avant de se soumettre, pris entre trois feux.
Ils deviennent alors vassaux des Ottomans.
En 1684,
l'invasion russe provoque le rattachement de ces cosaques au tsar.
Mazeppan
(1640-1709), symbole de l'indépendance ukrainienne, fut le
dernier "hetman" cosaque et a inspiré de nombreux romans.
Hongrie
Durant le règne de Mathias Corvin,
de 1458 à 1490, la Hongrie connait son âge d'or. Il mène une croisade contre les "hussites" en 1468.
Plus tard, il s'empare de Vienne, fonde une université à Buda.
Résistant
mieux que la Serbie ou la Bulgarie à l'avancée
ottomane,
la Hongrie devra subir l'occupation turque
dés 1526. Divisés entre Ottomans et Habsbourg, les
hongrois vont jouer des uns contre les autres pour essayer de retrouver
leur autonomie. De 1591 à 1608, une guerre oppose la Hongrie
"royale" aux ottomans. Cependant, la Hongrie paie un tribut à
l'empire ottoman, sans subir de colonisation ni d'arabisation.
Dés
1540, la population est acquise à la réforme, en
opposition aux Habsbourg étiquettés "papistes". Une
première traduction de la bible en hongrois parait en 1590.
En Transylvanie
(=Roumanie), la diversité ethnique importante se confirme dans
la religion : les magyars adhèrent à la réforme
calviniste, les Seklers deviennent uniates, les saxons sont
luthériens et les roumains orthodoxes. De 1598 à 1604, un
régime de terreur est imposé par les impériaux,
jusqu'à la reconnaissance de l'indépendance du pays par
Vienne.
Aprés la participation à la guerre de 30 ans,
le pays est battu par les polonais puis subit la
pénétration ottomane en 1658.
Une forte population allemande occupe la Haute-Hongrie
(=Slovaquie) pour l'exploitation des mines (or, argent, cuivre).
Ceux-ci apportent avec eux la réforme qui gagne l'ensemble de la
population slovaque, jusqu'à la contre réforme du 17e
(université jésuite de Trnava fondée en 1635).
Epopée
des ottomans
En
1353, les ottomans ont franchi les Dardanelles, et conquis en une
trentaine d'année, la Roumélie, les Serbes (1389)
et les
Bulgares (1380), y compris la Macédoine.
Ils sont interrompus dans leur progression par
l'arrivée de Tamerlan, en 1402.
En
1451, Mehmed II le conquérant prend Constantinople, sonnant
le
glas de l'empire Byzantin. Ils soumettent la Grèce et la
Bosnie.
En
1475, ils établissent un protectorat sur le Khanat tatar de
Crimée. Ensembles, ils attaquent la Pologne en 1498.
La Valachie (=Roumanie), sous contrôle turc, passe au main des hongrois en 1242. En 1359, le voïvode roumain Jean Basarab
installe un métropolite orthodoxe à Arges. A partir de
1419, la
Valachie passe aux mains de l'empire ottoman. Le voloïde "Vlad
l'empaleur" (=Dracula) refuse de payer le tribut mais est battu par les
turcs. La Valachie reste soumise aux turcs jusqu'à la fin
du 18e, malgré un essai infructueux de révolte de la la
part de Michel le Brave en 1593.
En 1389,
la Serbie se soumets aux Ottomans. En 1688, une offensive Autrichienne
libère Belgrade qui est aussitôt reprise. Une vague de
réfugiés en profite pour fuir la Serbie, aussitôt
remplacés par des Albanais.
La Moldavie
paie un tribut de 1456 à 1552, malgré un essai
infructueux de révolte de la part d'Etienne le Grand, en 1457.
La Bosnie paie un tribut
dés 1435. Au sud, le Herceg (d'où Herzégovine)
résiste aux turcs jusqu'en 1482. Une partie de la population se
convertit à l'islam.
De 1526 à 1699, les Ottomans occupent la Bosnie, la Slavonie et l'est de la Croatie. Venise conserve la Dalmatie.
Les ottomans ne réussissent pas à faire payer un tribut durablement par le Monténégro (serbes orthodoxes).
En 1570, Chypre tombe aux mains des Ottomans.
En Grèce,
de nombreux notables sont convertis à l'Islam et prennent place
dans le gouvernement ottoman. L'église grecque est reconnue, et
débarrassée des latins. Les grecs s'enrichissent dans le
commerce et la navigation. Une aristocratie grecque se
développe : les "Phanariotes" (du nom d'un quartier de Constantinople).
Emergence
Russe
Soumise
à la Horde d'Or jusqu'au 15e, la russie
bénéficie
d'une grande prospérité graçe au
commerce des
fourrures.
Bénéficiant du
déclin de Kiev,
Moscou s'affirme comme la capitale politique où s'est
réfugié le métropolite fuyant Kiev,
mais aussi en
raison de la pugnacité (voire la brutalité) de
ses
princes. En 1478, Ivan III supprime l'assemblée
d'aristocrates, le vietché, qui dirigeait la
république.
En
1547, Ivan le terrible prend le titre de tsar et entreprend une
formidable expansion à l'est au détriment des
Khanats.
Pays du Nord
En 1527, un finnois
introduit la réforme Luthèrienne, et une
traduction du
nouveau testament, faite en 1548, marque l'avènement de la
langue finnoise écrite, qui ne sera acceptée par
l'administration (suédoise) qu'à partir de 1739.
En
1558, Ivan le terrible sème la terreur, mais c'est
à la Suède que revient l'Estonie
en 1561. La réfome Luthérienne s'impose.
L'aristrocatie est de souche allemande et l'université de
Dorpat,
ouverte en 1632, dispense son enseignement en Allemand.
De
même, les assauts d'Ivan le terrible conduisent à
l'éclatement de la Lettonie
: Livonie devient polonaise et Courlande revient aux
porte-glaives.
Bohème
Sous
les Habsbourg, en Bohème s'opère un rapprochement
entre utraquistes et réformistes. La
liberté de
culte est autorisée aux réformistes
dés 1609.
Au cours du 15e, dans la mouvance "hussite" se développe "l'Unité des frères de la loi du Christ" dit "frères Tchèques"
ou "frères Moraves". Non violents et animés d'un
esprit de tolèrance, ils sont exposés aux
persécutions. L'un de leurs évèque, Jan Blahoslav
(1523-1571) a créé une grammaire longtemps
restée une référence. Un autre, le frère
Jan Komensky ou Comenius (1592-1670), en exil, a écrit un
la "grande didactique" considéré comme fondement de la
pédagogie moderne : c'est le Galilée de l'éducation (dixit Michelet).