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Histoire des peuples d'Europe Centrale

L'Europe centrale est difficile à définir comme une entité à part entière : diversité de langues, de religions, d'histoire. Les peuples qui la composent ont cependant en commun d'avoir eu à subir la domination des empires se partageant l'Europe : Prusse, Autriche, Ottomans, Russie...

Ces peuples ont été christianisés par les empires rivaux : l'empire germanique, lié à la papauté d'une part et l'empire byzantin d'autre part. Ils ont pu être indépendants au grés des conquêtes des uns et des autres. Le 21e siècle est le premier siècle où ils peuvent tous ensemble disposer de leur autonomie.

Langue

Langues parlées dans le Monde

Les langues les plus répandues, et présentes uniquement en europe centrale, sont les langues slaves que l'on peut diviser en 3 groupes :
  - Orientales : russe, biélorusse, ukraine,
  - Occidentales : polonais, tchèque, slovaque,
  - Méridional :  slovène, serbo-croate, macédonien.


Le roumain, langue indo-européenne datant sans doute de l'incorporation de la Dacie à l'empire romain, est parlée par les roumains et les moldaves.
Les autres langues indo-européennes parlées sont l'allemand, le Grec, l'Albanais dont l'origine est discutée et le Rom.


Parmi les langues baltes, subsistent le letton et le lituanien.


Les langues finno-hongoises sont divisées en deux groupes :
 - finnois, estonien et same (lapon), ainsi que diverses langues vivantes à l'ouest de l'oural (mordve, mari, oudmourte, komi...)
 - hongrois et deux langues parlées à l'est de l'oural (mansi, xanti).


Dans les langues Altaïques, on distingue le turc, le mongol et le toungouse. Des minorités turcophones subsistent en Bulgarie, Macédoine et Grèce.
Dans le groupe turc, figurent également le gagaouze (dans le sud de la Moldavie) et chez les tatars de Crimée.


Les autres langues, liées à des occupations passées, sont parlées par de petites minorités : suédois, yiddish et sorabe ! Les sorabes sont une minorité d'origine slave, en Allemagne, ayant résisté à la germanisation en conservant sa langue et ses traditions, mais menacé par l'exploitation de lignite.

L'alphabet partage également les peuples catholique et orthodoxe : le cyrillique, lié au grec, est utilisé dans la liturgie orthodoxe, en lieu et place du latin.
L'alphabet cyrillique est en usage par l'ensemble des peuples orthodoxes, à l'exception des roumains qui ont optés pour l'alphabet latin au 19e, afin de marquer leur latinité.
Les musulmans ont opté pour le latin, par souci d'unification et après avoir fait usage successivement, pour certains, du cyrillique, du grec, de l'arabe (=Albanie).

Les grecs font usage de l'alphabet grec, légèrement différent de l'alphabet cyrillique. Ce dernier a été constitué à partir du premier, au 9e, en Bulgarie, par le frère Cyrille.

Religion

ReligionsUne ligne sépare nettement les pays issus de l'empire romain d'orient et ceux issus de l'empire romain d'occident.
A l'est les chrétiens de rite grec, Orthodoxes et Uniates et à l'ouest, les chrétiens de rite latin,  Catholiques et Protestants.

Les pays catholiques ont été convertis du 11e au 14e :
 - 11e : Slovènes, Croates, Hongrois, Tchèques, Slovaques et Polonais,
 - 12e et 13e : Finnois, Estoniens et Lettons, par les Scandinaves, l'ordre Teutonique ou les porte-Glaive
 - 14e : Lituaniens.
Ensuite, le protestantisme (Luthériens) s'est installé dans les pays du nord ainsi que dans l'est de la Hongrie et en Transylvanie.

Les pays orthodoxes ont été convertis du 9e au 13 e :
 - 9e : les bulgares et les serbes convertis par des missionnaires byzantins,
 - 11e :  Kiev et sa région
 - 14e : les roumains
En 1596, à l'heure de la contre-réforme, la métropole de Kiev reconnait l'autorité du pape, sans renoncer aux rites byzantins, donnant naissance aux églises dites "uniates".

L'islam est présent de deux façons différentes :
 - une colonisation par des turcs d'Anatolie, demeurés en Bulgarie, Macédoine et Grèce.
 - une conversion des populations comme les Albanais, les Pomaks (Bulgarie), les Bosniaques (Bosni-Herzégovine) , le sandjak réparti entre Serbie et Monténégro.

Les régimes communistes ont eu une politique répressive vis à vis des religions, sans que l'on puisse constater de déchristianisation plus poussée dans ces pays par rapport aux autres pays occidentaux.

De façon générale, l'identité nationale tient plus à la langue qu'à la religion. Elle ne constitue le critère déterminant que pour trois peuples partageant la même langue mais pas la même religion : les croates (catholiques),  les bosniaques (musulmans) et les serbes (orthodoxes).

Les églises orthodoxes, régulées par le patriarche de Constantinople, constituent des entités autonomes :
 - l'église de russie (Russie, Biélorussie, Ukraine, Moldavie, Lettonie et Estonie),
 - l'église de serbie (Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Macédoine)
 - l'église roumaine
 - l'église grecque
 - l'église chypriote
 - l'église Albanaise.
D'autres églises existent qui ne sont pas reconnues par Constantinople.
 


Histoire

L'Europe centrale est marquée par deux phases : les migrations considérables avant l'an mille (qualifiées d'invasions barbares en France) puis la sédentarisation et la conversion au christianisme.
Le devenir des peuples, de leur langue, leur religion et leur culture est directement lié à l'expansion des empires qui se sont successivement partagé l'Europe Centrale.

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Population

Voir le tableau de répartition des peuples et des zones d'influence

Les Finlandais sont assez liés au Suédois mais partagent la même famille de langue que les Estoniens et les Hongrois.
Estoniens et Lettoniens partagent la même histoire, liée à la soumission aux allemands, les "barons baltes" puis aux russes.
Les Polonais, Lituaniens, Biélorusses et Ukrainiens ont en commun 400 ans : le "Royaume de Pologne" du 14e au 18e.

Deux peuples n'ont pas de pays et font l'objet d'un chapitre à part, en tant que minorité "éclatée" :

Les roms

Les roms, dont le nom est officialisé depuis 1971, ont souvent été qualifiés de Bohémien (ils venaient de Bohème), Gitan ou Gypsy (ils venaient d'Egypte), Romanichels (peuple de roms), ou Tzigane (nom d'une secte byzantine à laquelle ils ont été assimilés). Leur langue est le romani (indo-européenne), parlé par la moitié d'entre eux.
Leur religion est celle du pays d'accueil, à laquelle se mêle des croyances traditionnelles.

Quittant l'Inde au 11e (fuyant les turcs et afghans ?), ils ont atteint les Balkans au 14e puis l'Allemagne au 15e, et l'Ecosse, la Suède. D'autre ont migré vers l'Iran, l'Egypte, l'Afrique du Nord et l'Espagne.
Ils développent des talents dans le travail des métaux, le dressage des chevaux et la musique. Leur nomadisme, associé à une peur de se mêler à des populations "spirituellement impures" (héritage indien ?) explique en partie l'isolement, voire le rejet dont ils sont victimes.
En Valachie et Moldavie, ils sont réduits en esclavage jusqu'en 1864. Ils sont persécutés en Hongrie et en Bohème du 16e au 18e.
Pendant la seconde guerre mondiale, ils seront victimes de l'extermination des nazis ainsi que des Oustachis (en Croatie). On dénombre entre 200 et 800 000 victimes.

Souvent exlus, semi-nomades ayant un fort taux de natalité, les roms sont pour partie intégrés à la société, et pour partie victime de sectarisme, voire de racisme.

En 2005, un vaste de programme d'intégration a été lancé en commun par la Roumanie (2 millions env.), la Bulgarie (600 à 750 000), la Hongrie (500 000), la Serbie (500 000), la Slovaquie (500 000), la Macédoine (200 000),  la République Tchèque (200 000),  la Croatie et le Monténégro.
La Grèce compte également 300 000 roms.

Les juifs

Au début du siècle, ils sont plus de 8 millions en Europe Centrale.
Les Séfarades, réfugiés d'Espagne dans l'empire ottoman à la fin du 15e, étaient installés en Salonique, à Corfou ou Rhodes. Ils parlent le ladino (mélange de castillan médiéval et d'hébreux) et constituent des communautés originales (Albert Cohen, Elias Canetti).
Les Ashkénazes ayant fui l'europe occidentale et l'allemagne, se sont réfugiés dans l'état polono-lituanien, puis sont tombés sous l'autorité du tsar. Avant la guerre, ils sont principalement en Pologne, Lituanie, Biélorussie, Ukraine et Moldavie. Ils parlent le yiddish (="juive"), langue allemande avec des éléments d'hébreux écrit en caractères hébraïques, mais adoptent aussi très souvent la langue du pays d'accueil (Frank Kafka en Moravie écrit en Allemand).

A la fin du 19e, un juif allemand Theodor Herzl lance le mouvement sioniste, à l'origine de l'état d'Israël. De nombreux juifs quittent l'Europe pour la Palestine et encore plus pour les Etats-Unis.

Pendant la seconde guerre mondiale, une extermination systématique des juifs est programmée. Certains pays refusent de livrer les juifs : Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie et Grèce, Hongrie jusqu'à l'occupation du pays par les allemands. Les juifs furent également victimes de l'armée roumaine et des oustachie de Croatie.
Les victimes sont au nombre de 3 millions en Pologne,  700 000 en territoire soviétique, 270 000 en Roumanie, 200 000 en Hongrie, 260 000 en Tchécoslovaquie et 60 000 en Grèce.

Aprés la guerre, la majorité des juifs rescapés ont émigré en Palestine. C'est en Hongrie que la population juive est restée la plus nombreuse.

Bibliographie

Atlas des peuples d'Europe Centrale - Jean Sellier et André Sellier

Cartes de l'europe : http://www.euratlas.net/history/europe/600/fr_index.html