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Histoire des peuples du Moyen-Orient

Géologie

L'histoire étant tributaire de la géographie, il faut noter l'importance des montagnes et des déserts sur le mode de vie et le peuplement, puis la constitution des états.

Zone aride, principalement constituée de déserts, de steppe, le moyen orient est directement tributaire des cours d'eaux alimentés par les massifs montagneux :
 - le nil (issu du massif Ethiopiens et hauts plateaux)
 - le tigre et l'euphrate (massif du Zagros qui sépare Iran et Irak)
 - l'amou daaria, le sy daria et l'indus (Himalaya)

D'abord sédentaire, les populations sont devenues nomades au IIIe millénaire av JC avec la domestication du cheval (Nord de la mer noire), du dromadaire (Proche-Orient) et du chameau (Asie).
Les nomades ont une habitude de vie clanique, précaire et s'adonne facilement au pillage des villages, en cas de sécheresse.
La cohabitation entre nomades et sédentaires n'a pas cessé jusqu'au 20e avec la création des pays (et des frontières !) et le changement de mode de vie.

Langue

Le moyen-orient est constitué de différents peuples que l'on peut diviser en 3 groupes linguistiques :
  - Arabes, (groupe afro-asiatique),
  - Turcs, (groupe altaique)
  - Iraniens (groupe indo-européen).
Langues parlées dans le Monde

Langues sémitiques (afro-asiatiques)

Les langues sémitiques sont issues de l'Akkadien, qui s'individualise en 3 langues principales en 1500 av JC : l'araméen (langue parlée dominante), l'hébreu (langue liturgique) et le phénicien. Au 2e millénaire, l'alphabet phénicien apparait, dérivant d'un abécédaire cunéiforme plus ancien (dit d'Agourat). L'alphabet araméen se développe à partir de l'alphabet phénicien et donnera lui-même l'alphabet hébreu. L'ajout des voyelles donnera naissance aux alphabets européens : étrusque, romain puis grec.

La langue arabe, bien que pratiquée plusieurs siècles av JC et écrite à partir de -267, doit son essor à l'émergence de l'islam, le Coran étant révélé en langue arabe à Mahomet (570-632). Les autres langues cèdent alors le pas progressivement à l'arabe. La langue égyptienne (chamitique) ne disparait pas complètement, puisqu'elle est encore utilisée pour la liturgie chrétienne des Coptes.
La langue arabe classique n'est plus parlée mais sert à la rédaction des textes officiels et a laissé la place à l'arabe standard moderne. L'arabe parlé est divisé en 2 grands groupes : l'arabe occidental (Maghreb) et l'arabe oriental qui se décomposent en autant de dialectes locaux.

L'hébreu d'israel est issu de l'hébreu ancien, disparu en -500 et ressuscité en tant que langue parlée par les mouvements sionistes de la fin du 19e.

Langues indo-européennes

En 1500 av JC, un peuple indo-aryen, issu d'europe et d'asie centrale, gagne l'inde pour y créer le sanskrit. Un autre groupe "iranien" se scinde en sogdiens et perses, peuple dont est issu le persan moderne. Aujourd'hui, le sogdien est parlé uniquement par les Patchouns (créateurs de l'Afghanistan) et les ossétes, tandis que la branche perse est parlé par les kurdes, les tadjiks, les baloutches et les iraniens (persan), bien sûr.

Langues altaiques

On distingue trois branches linguistiques : Toungouse (Mandchourie, Sibérie), Mongol et Turc.
Nomades originaires de Mongolie, au 6e ap JC, les turcs envahissent l'Asie centrale et imposent leur langue, à l'exception des Tadjik (qui resteront iranophone). Au 13e, une nouvelle invasion mongole imposera le turc dans la région de la Volga (tatar).
Les langues turques adoptent l'alphabet arabe, utilisé dans l'islam. En 1928, Mustafa Kemal décide de l'abandonner au profit de l'alphabet latin, plus apte à traduire la variété des vocalises turques (l'arabe est pauvre en voyelles). Dans le Xinjiang chinois, l'ouïghour sera, quand à lui, écrit successivement en alphabet arabe, cyrillique (1956), latin (1959) puis de nouveau arabe (1981) !

Autres Langues

Les langues caucasiennes sont très anciennes, peut-être apparentées au basque. Elles traduisent la variété des peuples refoulées (et réfugiées) dans ces régions montagneuses.
On compte le géorgien, l'abkahze, l'adyghè, le tchechène, l'ingouche et trentes autres langues au Darghestan dont l'oubykh avec ses 80 consommes et 2 voyelles...

Religion

ReligionsLes pays du Moyen-Orient partagent la même religion, l'islam, avec cependant une histoire différente pour chaque peuple et des divergences interne entre Chiites et Sunnites.

Plusieurs pays se distinguent par leur religion ou par leur langue :
    - Arménie (de langue caucasienne et Chrétien monophysiste, premier pays converti au christianisme en 301),
    - Géorgie (de langue caucasienne et Chrétien orthodoxe),
    - Israél (Juifs parlant hébreux),
    - Ethiopie (Communauté chrétienne monophysiste importante, deuxième pays converti) et Egypte (Communauté Coptes),
    - Autres Minorités chrétiennes : Melkite (orthodoxe convertis au 18e), Maronite et Orthodoxe (Liban), Jacobite (Syrie), Chaldéen et Nestorien (Irak).

Judaisme

Selon la Genèse, le judaisme est une alliance de Dieu avec les hommes proposée à Abraham, petit-fils de Noe, et père de "multitudes de nations". Dieu promet la terre de Canaan, où s'installa Abraham au IIe millénaire av JC.
De ses 2 fils est issu une double descendance : les bédouins d'une part issus d'Ismaêl, fils de l'esclave Agar et les douzes tributs d'Israel d'autre part issues d'Isaac, fils de Sara.
Les hébreux, réduits en esclavage en Egypte, sont libérés par Moise. Au cours de l'exode vers la Palestine, la Tora (=loi) est révélée à Moise : elle constituera le fondement de la religion juive.
A la Tora viennent s'ajouter les livres des commentaires de la Tora (2000av-100ap JC)  : la "Mishna" en hébreu, puis la "Gemara" en araméen pour constituer le "Talmud".

Le peuple hébreux s'installe en Palestine où il connait une histoire analogue à celle des autres peuples : en 997 av JC, David fait de Jérusalem sa capitale, son fils Salomon y édifie le (1e) temple.
Puis le peuple se divise en deux : Israel au Nord et Juda au Sud, avec Jérusalem. Les prophètes (Elie, Isaie, Jérémie..) annoncent les catastrophes futures : en 722 les Assyriens anéantissent Israel et déportent sa population, en 586 Babylone prend Jérusalem, détruit le temple et emmène en captivité la population.

Désormais qualifié de peuple juif (ils abandonnent l'hébreux en tant que langue parlée) , ils sont dispersés parmi les autres peuples (première diaspora en Egypte et Mésopotamie). En 538, ils sont autorisés à revenir en Palestine, s'hellénisent lors de l'occupation par Alexandre le grand (vers -200), puis prennent leur indépendance. En 63, Pompée prend Jérusalem et en fait une province romaine. Suite à des révoltes juives, en 66, le (2e) temple est détruit en 70 ap JC, puis Jérusalem est détruite en 135 ap JC.
La diaspora "séfarade" migre jusqu'en Espagne, puis est refoulée en 1492 et revient s'installer dans l'empire Ottoman.

Eglises Chrétiennes

L'église primitive est d'abord un courant Messianique juif, pratiquant l'eucharistie, influencé par différentes sectes juives (sadocites, esséniens... ascétisme, angélologie).
A Jérusalem, en 50, une communauté juive chrétienne, d'influence essénienne, pratique le partage des biens, le renoncement à la sexualité et attend la trés proche fin des temps. En son sein, deux courants s'opposent : héllénistes (de langue grecque) et hébreux. Bientôt la communauté est dissoute et son chef hélleniste Etienne est lapidé et les héllenistes, chassés, s'enfuient à Antioche où ils convertissent des paiens.

Paul, représentant de ce mouvement à Antioche, réussit à propager sa propre doctrine d'un judaïsme chrétien, basé sur la foi en la rédemption (le christ nous sauve sur la croix et l'eucharistie) alors même que le christ n'a pas sauvé ni lui, ni son peuple. Sans doute du fait du peu de succés auprés du peuple juif, Paul élargit son prosélitysme aux païens.
Influencé par Paul, l'assemblée des apôtres de Jérusalem,  en 49 confirme l'ouverture aux païens, non astreints aux observances juives (circoncision, casher...) et confie à Paul la charge de convertir les paiens, les autres apôtres se chargeant des juifs. 

Pour élargir l'accès aux paiens, Paul rompt avec les trois piliers du judaïsme qui peuvent se résumer ainsi "le peuple juif aura son salut en israel s'il observe les pratiques religieuses". Désormais  :
- tout le monde peut être sauvé (et pas uniquement le peuple juif)
- partout dans le monde
- sans avoir à observer les pratiques juives : circoncision, nourriture casher...

En 70, la destruction du temple et le massacre des juifs, comparable à une apocalypse, légitime la position messianique du christianisme tout en rendant définitive la rupture avec le judaïsme, adoptée par le concile de 90.
Les apotres écrivent les évangiles et Luc, dans les actes des apotres, prépare (ou témoigne?) de l'expansion du christianisme dans l'empire romain : Paul devient citoyen romain et les conversions des paiens prennent le pas sur celle des juifs. De là l'essor du christianisme (et sa persécution par les juifs ?).

En 135, les juifs se révoltent contre Rome, sont persécutés et ne peuvent plus résider en israél. Les juifs qui survivent sont les pharisiens (abandon de Judée) et les chrétiens défendus par Justin (apôtres), Valentin (hélléniste) et en 140, l'armateur Marcion (Paul) qui se convertit au christianisme.

Marcion réunit une sélection d'écrits (Paul et Luc) dans un (nouveau) testament. Marcion nie l'ancien testament et voit dans le christianisme la possibilité d'une nouvelle religion. Pour le christianisme, l'héritage de l'ancien testament est abandonné (Abraham=ciconsition, Moïse=fêtes juives) mais l'ancien testament est conservé pour apporter des racines religieuses profondes.
Les chrétiens d'origine juive vont être persécutés et s'enfuir : ces judéo-chrétiens créent des églises hétérodoxes et certains vont influencer, plus tard, la création du coran. Les juifs eux-même commencent à être condamnés, accusés d'avoir mis à mort le christ.

L'église condamne les pratiques des religions antiques : sacrifices, haruspicine (lecture dans les entrailles), jeux de cirque (les dons versés au cirque sont remplacés par des pénitences...). L'exorcisme est encore pratiqué, les chrétiens étant réputés dans la lutte contre les forces maléfiques, et les livres chrétiens sont censés avoir un pouvoir sacré. La notion de divin (privilèges des Dieux) est remplacée par celle de Dieu (principe de vie unique). Contrairement aux dieux païens, le dieu chrétien s'intéresse aux hommes à qui il donne une règle de conduite et apporte à chacun d'eux (naissance de l'individualisme ?) le salut après la mort (ou l'enfer !), ce qui explique en partie son succès. L'abandon de la "loi du talion" et des sacrifices d'animaux la démarque aussi des autres religions.

Au 3e, au concile de Nicée, les églises chrétiennes se constituent en communautés regroupées autour de 5 patriarches (=catholicos en grec), en rivalité entre elles : Rome, Alexandrie, Antioche, Constantinople et Jérusalem. Les autres églises, en dehors de l'empire romain, sont désormais autonomes : églises Arménienne et Géorgienne, en 301 et 317. En 424, ce sont les églises de l'empire perse sassinides qui se séparent de Rome (pour éviter les persécutions).

Reposant sur un clergé lettré, et animé d'un fort prosélytisme, le christianisme accompagne l'opération civilisatrice de l'empire romain. Après une dernière persécution par Dioclétien (303), et bien que minoritaire (10 % population) le christianisme se repend dans les élites et devient la religion de l'empereur Constantin (313) puis la religion de l'empire sous Théodose (394).
Les persécutions des églises hérétiques entrainent des schismes (méléciens, donatistes, sabéllien...) et trahisons dans les églises orientales (martyrs, suicides collectifs! ).

Les églises primitives chrétiennes se développent avec différents courants de pensées dont certains vont connaitre une certaine ampleur avant de disparaitre :
  - le gnosticisme (évangile de Thomas) : l'âme éternelle est emprisonnée dans le corps par un dieu mauvais, le démiurge. La gnose (= secret sur l'au delà) peut nous sauver. (ébioniste : Jésus est un homme,  simoneen : condamne l'ancien testament, dieu nous libère des anges qui ont mal géré le monde,  ménandre : pratique la magie...)
  - l'ascétisme (encratisme) : condamnation du mariage et du vin, rigorisme moral condamnant le corps et la matière. Inspiré des vestales ? (prêtresses païennes chastes).
  - les martyres (montanisme) : rejet de la hiérarchie et glorification du martyr...
  - l'annonce de l'apocalypse : influence juive.

Pour se distingueur à la fois de la religion juive (où le messie Jésus est un homme ordinaire) et des religions antiques (où hommes et dieux sont bien séparés), la cristianisme donne à Jésus une nature double originale : homme et dieu. La nature du christ, considéré comme engendré par Dieu le père et "consubstantiel" au père va devenir un point de théologie majeur du christianisme : le Christ est il le verbe, le logos? Son père est il Dieu ou un simple mortel ?

Véritable révolution dans un monde antique où les Dieux éternels ne se mêlent pas aux hommes mortels, la double nature du Christ, divine et humain, et le "mystère de la trinité", sont importants pour :
    - la résurrection : si JC est divin uniquement, c'est le miracle de la résurrection qui est remis en cause, les hommes n'ont plus la garantie d'être sauvés,
    - la place de Marie et de la virginité : si JC est humain uniquement, sa mère Marie n'a rien d'une sainte puisqu'elle redevient simple mortelle ayant enfanté un homme,
    - si JC a une double nature, il peut-être assimilé à un humain, soumis au péché, à la dualité chair-esprit, susceptible d'être possédé par un esprit mauvais ...

Autour de ce point de théologie vont se cristalliser différents courants doctrinaux se disputant le pouvoir sur l'église :
  - arianisme :  le christ est issu du père et donc de même nature (humaine), condamné par Nicée (et Constantin !), en 325, mais actif en Afrique, Italie (Goths), Bourgons,
  - nestorianisme ou nectorisme (les "3 chapitres" de l'école d'Antioche) : le christ est séparément un homme et un Dieu (qui "possède" l'homme?), décrété hérésie en 431
  - monoénergisme et monothélisme : le christ est de 2 natures mais a une faculté d'opérer ou une volonté unique (résurgence sans suite du nectorisme),
  - monophysisme (saint Cyrile d'Alexandrie - orientation initiale) : le Christ est de nature unique, ni Dieu, ni homme, décrété hérésie en 451,
  - chalcédonien (orthodoxe) : le christ est de deux natures "divine" et "humaine" parfaitement inséparables, devient officielle suite au concile de Chalcédoine, en 451.

Finalement, le choix sera un compromis dogmatique et politique :  le chalcédonisme proposé par les églises de l'empire de Rome et Constantinople va s'imposer, rejointes par celle de Géorgie.

Traduisant leur refus de l'hellénisation, les églises d'Egypte (Copte), d'Arménie puis de Syrie occidentale (Jacobite) conservent le monophysisme. L'église perse (syrie orientale), quand à elle, adopte la thèse nectorienne.

L'église catholique luttera encore contre le pélagianisme (5e), doctrine naturaliste et rationaliste qui prône le libre-arbitre, puis contre l'arianisme diffusé par les vandales.

Persécutés par les autorités impériales Orthodoxes, suite au concile de Nicée, les monophysistes accueillent la conquête arabe, plus tolérante, avec soulagement : ils vont traduire en arabe les écrits scientifiques et philosophiques grecs, et beaucoup se convertiront à l'islam.

Aprés la rupture définitive entre l'église de Rome et Constantinople (1054), lors des croisades, l'église catholique propose l'autonomie des églises en échange de la reconnaissance du pape : les maronnites acceptent. En 1551, c'est une partie des Nestoriens, appelés "chaldéens",  qui acceptent à leur tour. L'autre partie est alors appelée "assyriens".

Le manichéisme (iran), fondé par Mani au IIe, est un syncrétisme entre christianisme, bouddhisme et zoroastrisme où le bien et le mal sont clairement définis. Il réfute le plaisir de la chair, le meurtre et le blasphème. Les interdits sont regroupés en trois catégories : "la main, la bouche et le sein".

Islam

Originaire de la Mecque, devenu Notable aprés son mariage avec une riche veuve, Mohamet, bien qu'analphabète, acquiert une bonne connaissance de la bible en parlant avec les juifs et les chrétiens.
En 610 ap JC, Mohamet reçoit de Dieu (=Allah en arabe), les révélations que l'archange Gabriel lui dit de réciter : c'est le Coran (=récitation), noté et compilé par les compagnons de Mahomet. De tempérament guerrier, il est chassé de la Mecque et exilé en 622 à Médine (exil appelé "Hégire").
Se constituant chef religieux et politique, Mahomet guerroie contre la Mecque puis conquiert l'ensemble de la péninsule arabe.
Il tolère les "religions du livre"  (chrétien et juif) mais convertit ou anéantit les autres. Le Jihad (=effort) permet d'agrandir le "dar-as-islam" (=maison de l'islam) tout en canalisant la propension à la razzia des nomades.

L'expansion de l'islam est indissociable de l'expansion politique et linguistique arabe. La création d'une loi unique permet de fédérer l'ensemble disparate des tribus arabes, toujours ardentes à défendre leur honneur, leur terre ou leur identité. Les villes arabes naissantes (Le Caire), organisée par quartier (un par tribu), reflète cette disparité toujours présente.
Dans ce but, l'islam incorpore des règles d'organisation et de fonctionnement de la société.

Le Coran comporte 4 affirmations :  
    - Dieu est unique et Mahomet est son prophète, (ainsi qu'Abraham, Moise et Jésus)
    - Dieu est tout puissant et éternel
    - l'Obéissance à Dieu est impérative (musulman =celui qui se soumets)
    - le Jugement dernier récompensera les bons et condamnera les mauvais

Le Coran comporte également 5 obligations dites "pilier de l'islam" :
    - la profession de foi : il n'y a qu'Allah et Mahomet est son prophète,
    - les 5 prières dans la journée, dont une à la mosquée dans la semaine (le vendredi),
    - le jeûne pendant le ramadan,
    - le pèlerinage à la Mecque (=Haj) où il faut faire 7 fois le tour de la Pierre noire de la Kaaba, don de l'archange Gabriel à Abraham. (Elle devient noire en absorbant les péchés).
    - le Zakat (=purification) : aumône versée par ceux qui en ont les moyens (impôt religieux, en fait, pourcentage du salaire...).

Au Coran s'ajoute la "Sunna" : paroles et actes du prophète collectés par les oulémas. D'autres oulémas élaborent la "charia", loi islamique dérivée du Coran.

Après la mort du prophète, lui succède le calife (=successeur!). A partir du 4e calife, Ali, apparaissent des dissensions :
    - les kharijites qui veulent que le calife soit choisit parmi les meilleurs croyants. L'ibadisme (Oman) en est une forme atténuée.
    - les chiites qui choisissent un autre guide (=imam) qui doit être un descendant d'Ali, avec des divergences selon le nombre d'imam reconnus : les imamites (12 imams), les ismaeliens (7), zaidites (5).  Les druzes (Liban) sont issus de la branche ismaelienne, dont ils se sont progressivement éloignés. Les alaouites (Syrie) en sont une autre branche (ou secte selon le point de vue) datant du 9e et la secte des "assassins" une autre encore. Cette religion permet au peuple perse de réaffirmer son identité aprés l'invasion arabe qui a mis à bas son autorité politique et religieuse.
    - les sunnites (mulsulmans orthodoxes) ne remettent pas en cause le calife et se distinguent en 4 écoles : hanafite, malékite, chafeite, hanbalite du nom de leurs créateurs.
De la dernière école, la plus rigoriste, est né le Wahhabisme, toujours actif en Arabie Saoudite, ainsi que les frères musulmans. En marge de ces écoles, le Salafisme s'est construit autour d'un retour à l'islam des origines, avec une composante djihadiste importante. Le djihad prône le combat par la langue, le coeur, la main et l'épée.

Le sunnisme, à la différence du chiisme, ne comporte pas de clergé : les oulémas (=docteur de loi) jouissent d'un grand prestige et d'une grande liberté.

L'islam comporte trois ville saintes : La Mecque, Médine et Jérusalem. Cette dernière fut visitée par le prophète, lors d'un voyage nocturne, en compagnie de l'archange Gabriel, aprés avoir traversé les 7 cieux.  Le dôme du rocher fut érigé, à Jérusalem, pour commémorer cet événement.

En marge des religions officielles, s'est développé une religion populaire et mystique, le soufisme. Sous forme de confrérie plus ou moins secrètes, elle a joué et joue encore un rôle important en Egypte, dans le Caucase...
Les sikhs sont l'aboutissement d'un syncrétisme entre soufisme et spiritualité hindou.

La langue autant que la religion donnent sa consistance au monde arabe, considéré comme un tout, malgré la diversité des peuples qui le compose.

Histoire

Le devenir des peuples, de leur langue, leur religion et leur culture est directement lié à l'expansion des empires.

Le moyen orient fut le théatre de nombreux bouleversements où Grecs, Romains, Arabes, Turcs, Mongols, Ottomans, Européens se sont succédés dans la domination de ces régions trés convoitées.

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Population

Voir le tableau de répartition des peuples et des zones d'influence

Vocabulaire Religieux

CHRETIEN
Patrice : dignitaire de l'armée byzantine

ISLAM
Calife (= successeur 'du prophète')  : commandeur des croyants ayant un pouvoir spirituel et temporel.
Derviche : religieux observant l'ascétisme soufie (=mendiant)
Imam :     personne qui dirige la prière pour les sunnites.
               guide spirituel et temporel pour les chi'ites. (les chi'ites ne reconnaissent pas l'autorité du calife).
Mufti : religieux sunnite qui interprete les écritures
Oulémas : théologien sunnite
Syndic des descendants du prophète :  maintient la pureté dela lignée de Mohamet (5Mo en Egypte !).
Waliy : protecteur, ami de Dieu

Vocabulaire Politique

MUSULMAN
Cadi : juge
Cheikh : sage  (Cheikh Al-Islam = grand sage)
Efendi : titre de respect, "maitre"
Emir : titre de noblesse
Janissaire : jeune homme enlevés à sa famille, formé pour rejoindre la garde personnelle du sultan
Mamelouk : troupe d'élite composée exclusivement d'esclaves ou d'anciens esclaves venus de la horde d'or ou du Caucase.
                   (en principe, sont exclus les autochtones aussi bien que les enfants de Mamelouks)
Pacha : gouverneur de province
Sultan : monarque
Vizir : fonctionnaire de haut rang, ministre.
Wali : préfet, gouverneur

PERSAN
Chah : monarque

MONGOL / TURC
khan : dirigeant, souverain
Turcoman : usage qui veut que l'on appelle ainsi les Turcs attachés au nomadisme

Vocabulaire Militaire

Patrice : dignitaire de l'armée byzantine

Bibliographie

Atlas des peuples d'Orient - Jean Sellier et André Sellier